Analyse et contre-argumentaire de l’association Jamais Sans Papa

« La justice a tué la monarchie, elle peut tuer la République. » — François Mitterrand, 1981

Jamais Sans Papa – Octobre 2025

  1. Objectif du document

L’objectif de cette note est de proposer une analyse rigoureuse et documentée de l’ouvrage « Démasculiniser la justice », en confrontant ses affirmations aux données factuelles, aux travaux de recherche internationaux et aux réalités quotidiennes vécues par les familles que nous accompagnons.

Notre ambition n’est pas de contester l’existence des violences, ni de nier les difficultés spécifiques auxquelles les femmes peuvent être confrontées, mais de rappeler que l’intérêt supérieur de l’enfant repose d’abord sur l’accès équilibré à ses deux parents, dans un cadre judiciaire impartial et détaché de tout biais idéologique.

Dans un souci de transparence, de dialogue et de respect du débat contradictoire, nous avons transmis cette analyse à Madame Magali Lafourcade et à Monsieur François Lavallière, tous deux magistrats.
Cette démarche vise à encourager une réflexion institutionnelle plus équilibrée, fondée sur la neutralité du droit et l’égalité réelle entre les parents.

  1. Notre plaidoyer

Est-ce que la justice familiale contribue à réconcilier ou à diviser ?
Comment peut-on “démasculiniser” une justice déjà féminisée à près de 90 % dans ses juridictions familiales ?

La réalité statistique est têtue : après une séparation,

  • près des trois quarts des enfants vivent chez leur mère ;
  • 14 % vivent chez leur père ;
  • 12 % seulement en résidence alternée.

Et lorsque un père demande la résidence alternée et que la mère s’y oppose,
celle-ci n’est accordée que dans un cas sur quatre.

Pourtant, le jour où les pères auront :

  • les mêmes congés parentaux,
  • les mêmes droits à la parentalité,
  • les mêmes possibilités de temps partiel,

et que la résidence alternée sera la norme,
alors les femmes seront enfin libres elles aussi.

Car oui : des abus existent. Des violences existent.
Mais l’abus de soupçon détruit autant que l’abus de pouvoir.

Plutôt que de « démasculiniser » une justice déjà massivement féminisée, plutôt que d’opposer les genres, une question essentielle demeure :

Comment la justice peut-elle remettre l’enfant au centre de ses deux parents ?

  1. Analyse critique du livre

3.1   — Page 10 — Impartialité prétendument androcentrée

« Une approche androcentrée de l’impartialité qui avantage plutôt les hommes. » (p.10)

L’autrice affirme que la justice fonctionnerait encore sur un modèle patriarcal qui privilégierait les hommes.

Or les données publiques démontrent l’exact inverse :

Un système prétendument « pensé par des hommes, pour des hommes » … dont les décisions sont majoritairement faites par des femmes, et où les hommes sont plus durement condamnés à faits égaux.

Cette phrase page 10 relève donc davantage d’une posture militante
que d’une analyse objective des faits.

Sources supplémentaires utilisables :

3.2   — Page 12 — « Ce que l’on ne veut pas voir »

« Ce livre vise ainsi à dévoiler ce que l’on ne veut pas voir. » (p.12)

Formulation très subjective : l’autrice ne dévoile pas ce qui est caché, elle met en lumière ce qu’elle voudrait que l’on regarde uniquement.

Ce qu’elle “oublie” de voir :

La réalité qu’on “ne veut pas voir” est aussi celle de millions d’hommes en difficulté,
que la rhétorique du livre évince systématiquement.

L’égalité commence là où l’on accepte d’observer les deux côtés.

3.3   — Page 15 — Justice nécessairement « féministe »

« La justice […] ne peut que s’inscrire dans une approche féministe. » (p.15)

L’autrice affirme qu’une justice impartiale serait par définition féministe.

Problème majeur :
-> Le féminisme tel qu’il est présenté dans ce livre est une idéologie gynocentrique judiciaire,
-> La justice doit être une institution impartiale.

Confondre les deux, c’est :

  • Remplacer le droit par la croyance
  • Faire primer un groupe sur l’autre
  • Instaurer une partialité de principe

La justice n’a pas à être gynocentrique, ni androcentrique.
Elle doit être neutre.

La justice a le devoir absolu de garantir l’égalité entre les femmes et les hommes.
C’est un principe constitutionnel, inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et dans le bloc de constitutionnalité.

Même si les mouvements hoministes et féministes plaident tous deux en ce sens, il n’est pas conforme à l’indépendance de la justice de l’inscrire dans un quelconque mouvement (ne serait-ce que pour la préserver de toute radicalité).

Et les faits ?

La justice familiale actuelle :

3.4   — Page 192 — Violences présumées masculines

« Le droit a vocation à protéger les femmes et les enfants contre les violences masculines. » (p.192)

Cette phrase postule que la violence serait quasi exclusivement masculine. Même si dans les violences conjugales elles sont majoritairement masculines, c’est une généralisation idéologique factuellement fausse :

Données officielles sur les violences intrafamiliales

Données sur les infanticides

  • 70 % des condamnations pour homicides sur mineurs de moins de 15 ans
    concernent des femmes

Données sur les agressions

3.5   — Page 199 — Demi-journée « d’oisiveté » masculine

« En réalité, ils (les hommes) bénéficient de l’équivalent d’une demi-journée supplémentaire d’oisiveté rien que pour eux chaque semaine. » (p.199)

Cette assertion prétend qu’un privilège masculin s’exerceraient chaque semaine au travers du temps libre. À l’épreuve des faits, cette vision est simpliste et erronée.

Données clés :

Si “une demi-journée d’oisiveté” équivalait à un privilège, on constaterait des indicateurs sociaux inversés.
Au contraire, ils sont largement défavorables aux hommes.

Conclusion : La phrase de la page 199 avance un mythe du « temps libre masculin », alors que la réalité montre une situation masculine structurellement fragile.

3.6   — Page 200 — Travail comme refuge pour les hommes

« Les hommes en couple avec enfants travaillent moins souvent à temps partiel que la moyenne générale des hommes. » (p.200)

L’autrice suggère que les hommes « se cacheraient » derrière leur travail
pour éviter la charge parentale.

Cette interprétation est idéologique, pas statistique.

Données objectives :

  • Le temps partiel est imposé dans 23 % des cas aux femmes
  • Il est rarement proposé aux hommes dans les mêmes contextes
  • Les hommes restent majoritairement pourvoyeurs financiers dans la cellule familiale

(Source : https://www.inegalites.fr/temps-partiel-subi)

La disponibilité parentale n’a de sens que si :
– les congés parentaux sont égaux
– le partage financier-familial est équilibré

Or aujourd’hui :
-> Les hommes ont moins accès au temps partiel sans être stigmatisés
-> Les politiques publiques incitent encore à un modèle « père pourvoyeur »

3.7   — Page 201 — Les hommes mauvais aidants ?

« À l’inverse, quand les femmes âgées tombent dans la dépendance, leur conjoint est soit décédé, soit peu en capacité ou volontaire pour s’occuper d’elles. » (p.201)

Ce jugement est réducteur et manque de nuance, car il ignore les contextes structurels et individuels.

Points de vérification :

  • Le vieillissement entraîne une perte de capacité physique plus rapide chez les hommes après 70 ans
  • Le modèle traditionnel de pourvoyeur financier s’en trouve fragilisé à l’entrée en retraite
  • Les données montrent une majorité de femmes survivantes et de mariages plus anciens — donc fréquent décès du conjoint après 75 ans, ce qui biaise la comparaison

Source :
https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2015-1-page-105.htm

Par ailleurs, quid des aidants intergénérationnels ?

3.8   — Page 202 — 40% de pensions impayées : faux chiffre

« 40 % des pensions alimentaires ne sont pas intégralement versées. » (p.202)

Ce chiffre est inexact et sans source fiable dans le livre.

Les sources officielles, elles, indiquent :

Environ 20 % des pensions alimentaires sont totalement ou partiellement impayées
pas 40 %
Source INSEE :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2586548

D’autres enquêtes institutionnelles donnent un ordre de grandeur similaire
(ex. CAF, Observatoire des familles monoparentales)

Le doublement du chiffre contribue à diaboliser les pères
et à discréditer a priori leurs intentions éducatives.

En outre, rien n’est dit sur la cause des non-paiements : quelle est la part des non-paiements “volontaires” par rapport à des non-paiements subis (perte d’emplois, accident de la vie, …) ?

3.9   — Page 211 — Congé paternité : un levier positif (point d’accord)

« Le congé de paternité apparaît alors comme un levier puissant pour infléchir les assignations à des rôles de genre […]. En ouvrant aux pères les mêmes droits qu’aux mères, ces pays ont réduit le “risque maternité” perçu par les employeurs. » (p.211)

Sur ce point, nous partageons entièrement l’analyse de l’autrice.

Les études internationales montrent que :

  • Lorsque le congé paternité est long et obligatoire
  • les pères s’impliquent davantage au quotidien
  • l’égalité au travail progresse pour les mères
  • le « risque maternité » n’est plus une pénalité féminine

Source  :
OCDE – Parental leave & gender equality
https://www.oecd.org/content/dam/oecd/en/data/datasets/family-database/pf2_1_parental_leave_systems.pdf
(ex. études comparatives Espagne, Suède, Danemark)

L’égalité parentale commence dès la naissance, pas à la séparation.

3.10           — Page 217 — Infanticides : réalité inversée

« La première association de défense des intérêts des pères (la Didhem, pour Défense des intérêts des divorcés hommes et de leurs enfants mineurs) est née quelques mois après la retentissante affaire de Cestas, en 1969 : après la mort des enfants tués par leur père, qui s’était suicidé, la foule avait insulté son ex-femme au point que les forces de l’ordre avaient dû la protéger pour qu’elle puisse se recueillir sur la tombe de ses enfants » (p.217)

Ce passage suggère un lien structurel entre :
militantisme paternel
et
dangerosité des pères

C’est un glissement rhétorique grave et factuellement faux.

Les chiffres officiels montrent :

Ce n’est donc pas un phénomène masculin,
mais un drame qui touche principalement des mères.

3.11           — Page 218 — Menaces judiciaires masculines ?

« … certains ont multiplié les actions en justice pour obtenir la communication des modalités de la séparation, pour non-représentation d’enfants, etc. Bien sûr ils font usage de leurs droits. Mais, si certaines démarches sont authentiques, on ne peut exclure que d’autres aient pour objectif d’épuiser leur ex-compagne financièrement et psychologiquement. » (p.218)

Dans ce passage, l’auteure présente certains pères comme utilisant la justice à des fins d’épuisement psychologique ou financier de la mère.
Ce raisonnement est problématique à plusieurs titres :

  • Il repose sur une présomption de mauvaise foi à l’égard des pères, sans preuve généralisée.
  • Il méconnaît le fait que de nombreux pères sont victimes de violences psychologiques ou financières après séparation, ce qui n’est pas pris en compte.
  • Il confond quelques comportements litigieux avec une attribution collective de mauvaise foi à un genre entier.

Pour une justice équitable, on doit partir du principe de l’égalité et de la présomption d’innocence, non d’un préjugé permanent.

Sources :

3.12           — Page 219 — 86% chez la mère : données à contextualiser

« Parmi ceux qui ne sont pas en résidence alternée, l’immense majorité (86 %) résident chez leur mère et 14 % chez leur père ; la part des enfants résidant chez un tiers est très faible. » (p.219)

Ce chiffre est factuellement exact
mais il est présenté sans contexte essentiel, donnant une impression de neutralité statistique.

La vérité complète est tout autre :

  • Lorsque la mère est d’accord avec la résidence alternée
    → elle est accordée dans l’immense majorité des cas
  • Lorsque la mère s’oppose
    → la résidence alternée est refusée environ 4 fois sur 5

Le juge suit presque toujours la position de la mère.

Source officielle :
https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/migrations/portail/art_pix/1_rapportresidence_11_2013.pdf

3.13           — Page 221 — Statistiques 2012 dépassées

« Selon les données du ministère de la justice, le juge prononce dans 63 % des cas la résidence chez la mère, dans 24 % chez le père et dans 12 % chez les deux en résidence alternée. Ces chiffres sont anciens : ils portent sur l’année 2012. » (p.221)

Ce passage constitue le seul moment du livre où un chiffre pourrait contrarier la thèse centrale :
=>La justice familiale favoriserait systématiquement les pères.

La réalité statistique montre au contraire :

  • La majorité des décisions attribuent la résidence à la mère => donc pas une justice patriarcale

Mais plutôt que d’en tirer les conséquences,
l’auteure disqualifie immédiatement le chiffre présenté en le décrivant comme :

« ancien »
« obsolète »
« insuffisant »

Ce procédé rhétorique pose problème :

  • Quand une donnée soutient sa thèse → elle est exploitée
  • Quand une donnée contredit sa thèse → elle est écartée

Le seul chiffre qui contredit la thèse du patriarcat judiciaire est présenté comme invalide. Ce n’est plus une démonstration : c’est une sélection orientée des faits.

Source :
https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/migrations/portail/art_pix/1_rapportresidence_11_2013.pdf

En tout état de cause, la production de données, les plus exhaustives possibles, actualisées par le ministère de la justice, serait opportune.

3.14           — Page 227 — SAP nié : invisibilisation de l’aliénation parentale

« Le “pseudo-syndrome d’aliénation parentale” […] accrédite l’idée que dans la plupart des cas de séparations conflictuelles, le parent avec qui vit l’enfant (la mère le plus souvent) manipulerait l’enfant. […] Il contribue à l’invisibilisation des violences sexuelles faites aux enfants et rend impossible d’être un parent protecteur. » (p.227)

L’autrice nie l’existence même de l’aliénation parentale et la réduit à une stratégie masculine pour discréditer la parole des femmes.

C’est scientifiquement et factuellement faux.

Ce que disent les faits

▪️ L’aliénation parentale est un fait qu’on l’appelle ainsi ou autrement « désaffection parentale, … », elle est largement documentée et reconnue internationalement.

Sources :

Juridiquement, les tribunaux étrangers (Canada, USA, Espagne, Italie…) intègrent cette notion dans leurs décisions.

Il n’est pas non plus le moindre des points à souligner : Observer que la première association française (ACALPA) s’étant saisie de la question a notamment été cofondée par deux femmes.

3.15           — Page 230 — Conflit parental : un faux frein à la résidence alternée

« De nombreux JAF conditionnent la résidence alternée à une bonne communication, voire une véritable entente au sein du couple parental. Cette norme, là encore, devrait être interrogée […]. » (p.230)

Ironiquement, l’autrice reconnaît ici que la mauvaise entente est souvent utilisée pour refuser la résidence alternée,
=>tout en ne remettant jamais en cause le modèle de la résidence exclusive dans ces mêmes situations.

Ce que disent les recherches internationales

Les méta-analyses démontrent que :

Même en situation de conflit parental, les enfants en résidence alternée :

  • présentent moins de troubles psychologiques
  • conservent un meilleur lien avec les deux parents
  • évitent le risque d’emprise d’un seul parent
  • bénéficient d’un meilleur développement social

Source :

Le conflit ne justifie pas l’exclusion d’un parent.

Le vrai facteur de risque

Ce n’est pas le conflit parental qui met les enfants en danger :
C’est l’asymétrie relationnelle créée par l’éviction d’un parent.

Moins l’enfant voit un parent, plus le conflit dure.
→ Donc refuser la résidence alternée entretient le conflit.

La résidence alternée n’est pas un privilège parental —
Elle constitue une protection contre la loyauté forcée et l’aliénation, c’est une garantie pour le bon développement des enfants.

Conditionner la résidence alternée à une entente parfaite,
revient à donner satisfaction au parent qui pour s’y opposer entretiendrait le conflit.

3.16           — Page 246 — Perte de niveau de vie : méthodologie discutable

« Une étude de l’INSEE montre que la perte de niveau de vie directement imputable à la séparation est de l’ordre de 20 % pour les femmes et de seulement 3 % pour les hommes. » (p.246)

Ce chiffre est utilisé pour souligner l’asymétrie féminine de la vulnérabilité économique après séparation.

Mais la formulation “directement imputable” est trompeuse, car elle passe sous silence:

  • Les transferts sociaux et allocations familiales perçues par les mères solos
  • Les aides au logement et compléments CAF
  • Le fait que les hommes perdent aussi un niveau de vie mais que des mécanismes statutaires les protègent moins bien
  • Le rôle des enfants à charge et des temps partiels imposés aux mères

Source :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2586548
→ Étude “Variations des niveaux de vie des hommes et des femmes à la suite d’un divorce ou d’une rupture de PACS”

3.17           — Page 249 — Fiscalité des pensions : un « cadeau » ?

« La fiscalisation des pensions alimentaires est un cadeau de l’État aux hommes des classes moyennes et supérieures, qui renforce l’inégalité avec les ex-conjointes. » (p.249)

Ce raisonnement est à la fois incomplet et idéologique, car il :

  • Présuppose que le père est systématiquement le payeur
  • Ignore que les mères peuvent aussi être débitrices de pensions
  • Omet que la fiscalité est un levier de redistribution neutre
  • Sélectionne un seul cas pour construire une généralité politique

Rien ne montre que cette mesure « profite aux hommes », elle profite au parent payeur, point.

Source détaillée (analyse juridique et fiscale) :
https://defendre-les-enfants.eu/actualites/20251023-%F0%9F%93%B0-decryptage-de-lamendement-du-depute-philippe-brun-sur-la-defiscalisation-de-la-pension-alimentaire/

Par souci d’égalité réelle, l’État devrait considérer le parent qui assume seul la charge du foyer et non son sexe.

Une politique publique doit viser l’équité, pas la punition fiscale.

3.18           — Page 251 — Remise en couple des hommes : un non-argument

« Un bénéfice secondaire a été enregistré pour les hommes divorcés : n’ayant plus à verser une rente mensuelle à leur ex-femme, ils se remettent désormais plus souvent et plus vite en couple. » (p.251)

Cette phrase est l’un des exemples les plus idéologiques du livre :

  • Aucun chiffre n’est cité
  • Aucun lien n’est démontré entre dépôt de pension et remise en couple
  • La conclusion est moralement accusatoire :
    ➜ celui qui passe à autre chose serait un profiteur
    ➜ celui qui aimerait à nouveau serait un traître économique

La construction d’un nouveau foyer après séparation n’est ni un privilège, ni un abus : c’est une reconstruction humaine, souhaitable pour les enfants comme les parents.

Pathologiser la capacité masculine à se relever
n’est ni scientifique, ni féministe, ni protecteur des enfants.

Le bonheur retrouvé par un parent ne devrait jamais être présenté comme une injustice.

  1. Aliénation parentale, CIVIISE et dérives idéologiques

4.1   Position publique de la CIVIISE (Commissariat « violences sexuelles et inceste »)

La CIVIISE dans son rapport (octobre 2024) déclare que le soi-disant « syndrome d’aliénation parentale »
« … accrédite l’idée que, dans la plupart des cas de séparations conjugales conflictuelles, le parent qui héberge l’enfant, le parent protecteur, est celui qui « lave le cerveau » de l’enfant. »

La CIVIISE juge que cette notion « rend invisible les violences sexuelles faites aux enfants, et interdit de reconnaître un parent protecteur. »

Analyse :

  • La CIVIISE fait un lien direct entre SAP et invisibilisation des violences sexuelles faites aux enfants.
  • Elle rejette la notion de SAP comme « pseudo-syndrome » — ce qui condamne quasi systématiquement l’invocation du SAP par un parent.
  • Cela pose une question : la neutralité de la justice est-elle respectée lorsqu’un rapport institutionnel réduit d’emblée une notion à “pseudo” ?

Sources :

Quand un rapport public qualifie d’avance de “pseudo-syndrome” un phénomène signalé par des enfants, c’est l’enfant qu’on exclut de la protection.

4.2   Le biais interprétatif et militant : réduction des pères à des pourvoyeurs de souffrance

L’ouvrage a tendance à présenter les pères comme systématiquement responsables des conflits, des manipulations et des souffrances des enfants.

Analyse critique

  • Le discours ne distingue pas entre pères abusifs et pères protecteurs
  • Il présume d’emblée que « le père agit » et que « la mère subit » — ce qui nie l’égalité
  • Il évacue la notion de solidarité protectrice paternelle, pourtant documentée dans les études sur l’engagement des pères

Quelques données à intégrer

  • Les études montrent que les pères participent davantage au soin des enfants quand :
    ➜ ils ont accès aux congés parentaux
    ➜ la garde est alternée
  • Exemple : dans les pays nordiques, le congé paternité obligatoire a entraîné une implication accrue des pères dans la vie quotidienne (source : OCDE)
    https://www.oecd.org/en/blogs/2023/01/Paid-parental-leave–Big-differences-for-mothers-and-fathers.html
  • Le livre n’intègre aucune statistique opposée : absence de ratio d’engagement paternel post-conjugale dans son traitement

Dans cet ouvrage, le discours militant remplace trop souvent le raisonnement factuel.
Une justice équilibrée doit partir des faits — et admettre que les deux genres peuvent être victimes et acteurs de la parentalité.

4.3   Approche comparée et internationale : ce que font les autres pays

Dans plusieurs pays d’Europe du Nord et d’Amérique du Nord, l’équilibre parental et la protection de l’enfant ne sont pas des slogans : ce sont des politiques publiques structurées.

  • En Suède, la résidence alternée est considérée comme la norme sauf danger avéré. Le droit familial s’appuie sur le principe que l’accès aux deux parents est un droit de l’enfant, et non un privilège du parent gardien.
  • En Danemark, un congé paternité long et obligatoire a réduit les stéréotypes de genre, et les études montrent une implication accrue des pères dans la co-éducation.
  • Au Canada, des décisions judiciaires ont reconnu des cas d’aliénation parentale comme faisant partie du cadre de protection de l’enfant.
    Source : études canadiennes sur l’impact de la « Parental Alienation Syndrome » (PAS) et mesures de co-parentalité.

Sources :

L’intérêt supérieur de l’enfant ne se limite pas à retenir la mère protectrice, mais à garantir l’accès aux deux parents.
Les pays les plus performants ne cherchent pas à favoriser un genre,
ils cherchent à libérer la parentalité.

  1. Bibliographie et sources

Institutions publiques — Statistiques & Justice

Médias & Presse (fact-checking & justice)

Études & organisations internationales

Recherche & contributions académiques

Aliénation parentale — prise en compte juridique & scientifique

Défense & documentation associative

Annexe A — Tableaux statistiques officiels sur la résidence des enfants

Résidence fixée par décision judiciaire
(France — Ministère de la Justice — rapport 2013 basé sur 2012)

Situation Part des décisions
Résidence fixée chez la mère 63 %
Résidence fixée chez le père 24 %
Résidence alternée 12 %

Lorsque la mère accepte la résidence alternée → accordée dans 97 % des cas
Lorsqu’elle refuse → accordée 1 fois sur 5 seulement

L’accord de la mère = feu vert
Le refus de la mère = veto

Source officielle :
https://www.justice.gouv.fr/sites/default/files/migrations/portail/art_pix/1_rapportresidence_11_2013.pdf

Annexe B — Effets de la résidence alternée sur l’enfant

Synthèse de méta-études internationales (USA, Canada, Europe du Nord)

Aspect mesuré Résidence alternée Résidence exclusive
Santé psychologique ✅ meilleure ❌ risque accru de troubles
Relations familiales ✅ lien avec les deux parents ❌ risque de rupture d’un lien
Résolution des conflits ✅ diminution ❌ conflits prolongés
Réussite scolaire ✅ meilleure ❌ performance moindre
Risque d’aliénation parentale ✅ très faible ❌ élevé

Le conflit parental n’est pas un frein à la résidence alternée
Au contraire : l’exclusion d’un parent aggrave le conflit

Sources :

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